Méprisé, mis à l’écart, rejeté, David est la cible des pires humiliations. Il crie son désespoir.
«L’humiliation couvre mon visage… Je suis devenu étranger à mes frères… Ils m’ont ravagé… le déshonneur tombe sur moi… Je suis la raillerie des ivrognes… Ils ont mis de la farine dans mon repas et me donnent du vinaigre pour étancher ma soif…»(Psaume 69)
Pourquoi ? Quelles raisons ont poussé des Justes tels que Isaï et ses fils à se conduire de la sorte envers un des leurs, pendant la longue et interminable période de 28 ans ?
Isaï était chef du Sanhédrin de Bethlehem et était de la tribu de Juda
Isaï avait sept fils, les uns plus charismatiques que les autres. Ils étaient sa fierté. Il était marié à Nitsévèt Adaël, une femme vertueuse et discrète.
Isaï était le petit-fils de Boaz et Ruth. Bien qu’il occupait une place d’honneur au sein du peuple, les origines de ses ancêtres lui posaient un problème. En effet, sa grand-mère était issue du peuple de Moav, lequel avait cruellement tourné le dos au peuple juif lorsqu’il en avait besoin. De plus, Boaz est mort le lendemain de son mariage avec Ruth, laquelle avait conçu cette nuit-là leur fils Oved. Cette mort «instantanée» après une union avec une Moabite, avait été perçue comme une confirmation Divine que l’acte était interdit.
De doutes en obsessions, Isaï voulait à tout prix légitimer à ses yeux et aux yeux du monde entier son statut.
Il passait donc à l’action. Si son statut était effectivement problématique, comme il le pensait, il ne pouvait rester marié à une Israélite, Nitsévèt. Il s’est donc séparé de son épouse. Quelques années plus tard,
Isaï désirait concevoir un enfant dont le statut ne serait en aucun cas douteux. La solution était de concevoir ledit enfant avec une servante cananéenne.
Ce plan aurait pu fonctionner, mais c’était sans compter la solidarité féminine et la compassion qui unissaient la servante à sa maîtresse, Nitsévèt. Elle lui dévoila donc les plans de son mari et les deux femmes ont convenu ensemble qu’il était préférable que la servante laisse sa place à Nitsévèt, sans en tenir informé Isaï, bien évidemment.
Cette nuit-là, Isaï et Nitsévèt ont conçu leur dernier fils, David.
Lorsque la grossesse de Nitsévèt ne pouvait plus se cacher, ses enfants, d’une grande droiture d’âme, ont rejeté leur mère, qui présentait tous les signes d’une femme adultérine, puisqu’elle était depuis quelques années séparée de leur père Isaï.
Nitsévèt n’eut d’autre choix que d’expliquer à son mari l’échange auquel elle avait procédé avec sa servante lors de la fameuse nuit.
Il eut donc pitié d’elle et déclara: «Laissez-lui la vie sauve. En contrepartie, traitez l’enfant qui naîtra comme un serviteur humilié et méprisé».
C’est ainsi que le destin de David était tracé. Il serait humilié, méprisé, il serait l’enfant de la honte, le frère de la déchéance.
Par solidarité et par sentiment de responsabilité, Nitsévèt s’est toujours tenue aux côtés de David pour le protéger et le réconforter lorsque la vie serait trop dure, les critiques trop blessantes, les regards trop accusateurs. Elle était un roc qui faisait barrage aux tempêtes d’insultes et aux torrents de moqueries.
28 ans après la naissance de David, le prophète Samuel arrive à Bethléem pour trouver et oindre le nouveau roi d’Israël.
Tous les yeux se posèrent automatiquement sur Eliav, le fils aîné de Isaï, un bel homme, grand, distingué, avec une carrure et une prestance de roi. Mais l’éternel le rejette et dit à Samuel: «Ne regarde pas son apparence, ne t’impressionne pas de sa grande taille, ne regarde pas avec les yeux, regarde comme Dieu, avec le cœur.»(1 Samuel 16:7)
Isaï voit ainsi ses fils défiler l’un après l’autre devant Samuel, et aucun d’eux n’est retenu. Aucun ne sera roi. Isaï sent alors la déception l’envahir, le roi ne sera pas son descendant, lorsque David «le jeune berger», est mentionné.
Isaï n’ose pas présenter ce fils rejeté et illégitime, ce symbole de la honte, au prophète Samuel. Pourtant, ce dernier est formel. Dieu l’a choisi.
David, du haut de sa petite taille, avec ses cheveux roux ébouriffés, sera le nouveau roi d’Israël.
A cette annonce, Nitsévèt se mit à pousser des cris assourdissants, elle dont on ne connaissait pas le son de sa voix.
Ces cris étaient les cris d’une mère qui s’est battue en silence pendant de nombreuses années pour donner amour et dignité à son enfant, victime d’injustice. Ces cris étaient une louange à Dieu qui a mis fin à cette horrible souffrance, à ce combat de tous les jours, de la plus belle façon qui soit.
Ces cris étaient semblables à ceux d’une mère qui met au monde. Elle donnait naissance une seconde fois à David, son fils bien-aimé, qui allait enfin pouvoir vivre sa vie, en plein jour, sans devoir attendre l’obscurité rassurante de la nuit, qui rend les monstres invisibles, et les sots anonymes.
Le Roi David a assurément hérité des magnifiques qualités de vie de sa mère. Elle lui a inculqué la force et le courage, peu importe si le monde entier se dresse contre nous. C’est grâce à ces valeurs, dans lesquelles David a baigné depuis sa plus tendre enfance, qu’il a su faire face à ses ennemis plus acharnés et plus traîtres les uns que les autres.
Il est devenu un guerrier sans pitié, confiant, qui serait prêt à donner sa vie pour défendre l’honneur Divin.
Plus que tout, Nitsévèt a appris à David la force de la prière et de la communication avec notre Créateur.
Lorsque tout le monde semble nous rejeter, nous piétiner, lorsque nous ne trouvons grâce aux yeux d’aucun homme, il ne sert à rien de multiplier notre désespoir. Nous devons relever la tête, être digne, et nous tourner vers l’Éternel Tout-Puissant.
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